J'ai emprunté le concept de la chronique "Académie des surévalués" à l'excellent film Manhattan de Woody Allen. J'ai toujours trouvé cette idée très intéressante et surtout, très drôle. Il s'agit de mentionner un artiste (ou un groupe ou un album, dans ce cas-ci) que l'on considère surévalué et d'expliquer notre opinion. Évidemment, ce genre de chronique peut provoquer de vives réactions chez les fans du groupe visé. Mais vous savez quoi? Je m'en fous.
Il y a quelques jours, j'ai réécouté Demanufacture de Fear Factory. Et c'était bien meilleur en 1995. Pour cette raison, l'album a l'honneur d'inaugurer cette chronique. Le principal problème de Demanufacture est son inégalité. Les quatre premières pièces (Demanufacture, Self Bias Resistor, Zero Signal et Replica) sont formidables. Une chimie se dégage des efforts des musiciens, comme le démontre la remarquable synchronisation entre le guitariste Dino Cazares et le batteur Raymond Herrera. Autres points positifs: le début de Demanufacture rugit de puissance; le son de la guitare déchire; le concept de la pochette est brillant.
Mais ces quelques points ne parviennent pas à sauver les sept dernières pièces, qui s'avèrent quelconques, voire redondantes. Comme si les musiciens avaient épuisé leur créativité dès le début de Demanufacture. De New Breed à A Therapy for Pain, je ne retiens pas grand chose. En outre, Dog Day Sunrise, la reprise de Head of David, brise le rythme plus agressif du disque. Cette cassure entraîne alors l'auditeur vers une indifférence grandissante envers une partie de l'album qui peine déjà à susciter de l'intérêt.
J'ai vu Fear Factory trois fois en spectacle; dans mes souvenirs, le groupe ne joue de cet album que Demanufacture et Replica. C'est bien peu, pour un disque considéré comme un classique. Pour toutes les raisons mentionnées ci-haut, Demanufacture appartient maintenant à l'Académie des surévalués.
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