lundi 24 mars 2008

Un nom, c'est pour la vie, baptême...

Chaque groupe doit, à un moment ou à un autre, trouver un nom. C'est un passage obligé. Pour certaines formations, ce choix se déroule sans problème; les musiciens sont tous sur la même longueur d'onde et ils partagent les mêmes intérêts. Dans ce cas, ils s'entendent alors facilement sur un nom.
Mais parfois, cet exercice devient un combat des volontés. Le bassiste n'aime pas le nom suggéré par le chanteur; le guitariste trouve nul à chier celui proposé par le batteur. S'ensuit alors de vives discussions sur le nom qui conviendrait le mieux au groupe. Discussions qui peuvent s'envenimer et causer des frictions entre musiciens, frictions qui peuvent durer bien longtemps.

Le choix d'un nom constitue donc une étape très importante dans l'existence d'un groupe. Le nom devient souvent le premier contact avec le public; il représente les musiciens et dans bien des cas, le style joué. Ainsi, un nom comme Cannibal Corpse ou Total Fucking Destruction laisse planer peu de doute sur le caractère violent de la musique du groupe. Par contre, certains groupes effectuent des choix plus ambigus: Dew-Scented? Agalloch? Jesu? Je les préfère, et de loin, car ils sont plus créatifs, plus difficiles à catégoriser et surtout, plus intéressants.

Par conséquent, j'éprouve aujourd'hui un certain dégoût envers les groupes qui choisissent des noms en "-tion". En 1992, c'était très normal de nommer son groupe Suffocation, Immolation, Incantation, Exulceration, Morbid Decapitation, Necrotic Mutation ou autres. De nos jours, ce genre de choix me paraît à la fois rétrograde, archaïque et juvénile. Un peu d'imagination serait apprécié. Plusieurs diront qu'au moins, avec ces groupes, on sait ce qu'on aura une fois l'album en main. C'est vrai. Mais en même temps, ce choix en révèle beaucoup sur la créativité des musiciens. Si, dès le départ, ils affichent un certain conformisme, je vois mal comment ils changeront cette attitude au moment de composer leur musique. Bien sûr, une telle évolution demeure toujours possible. Gorguts l'a admirablement prouvé. Toutefois, de façon générale, je préfère les musiciens qui démontrent une volonté d'innover que ceux qui préfèrent suivre les sentiers déjà tracés.

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